Le magnétisme selon Franz
Anton Mesmer
Dans son Mémoire sur la Découverte du Magnétisme animal,
Mesmer résume l'essentiel en 27 propositions, retranscrites ci-dessous.
- Il existe une influence mutuelle entre les corps
célestes, la terre et les corps animés.
- Un fluide universellement répandu et continué, de
manière à ne souffrir aucun vide, dont la subtilité ne permet aucune
comparaison, et qui, de sa nature, est susceptible de recevoir, propager et
communiquer toutes les impressions du mouvement, est le moyen de cette
influence.
- Cette action réciproque est soumise à des lois
mécaniques inconnues jusqu’à présent.
- Il résulte de cette action des effets alternatifs qui
peuvent être considérés comme un flux et un reflux.
- Ce flux et ce reflux est plus ou moins général, plus ou
moins particulier, plus ou moins composé, selon la nature des causes qui le
déterminent.
- C’est par cette opération, la plus universelle de celles
que la nature nous offre, que les relations d’activité s’exercent entre les
corps célestes, la terre et ses parties constitutrices.
- Les propriétés de la matière et des corps organisés
dépendent de cette opération.
- Le corps animal éprouve des effets alternatifs de cet
agent, et c’est en s’insinuant dans la substance des nerfs qu’ils les
affectent immédiatement.
- Il se manifeste particulièrement dans le corps humain
des propriétés analogues à celles de l’aimant. On y distingue des pôles
également divers et opposés, qui peuvent être communiqués, changés, détruits
et renforcés ; le phénomène même de l’inclination y est observé.
- La propriété du corps animal qui le rend susceptible de
l’influence des corps
célestes et de l’action réciproque de ceux qui
l’environnent, manifestée par son analogie avec l’aimant, m’a déterminé à le
nommer magnétisme animal.
- L’action et la vertu du Magnétisme animal ainsi
caractérisé peuvent être communiquées à d’autres corps animés ou inanimés. Les
uns et les autres en sont cependant plus ou moins susceptibles.
- Cette action et cette vertu peuvent être renforcées et
propagées par ces mêmes corps.
- On observe à l’expérience l’écoulement d’une matière
dont la subtilité pénètre tous les corps, sans perdre notablement de son
activité.
- Son action a lieu à une distance éloignée, sans le
secours d’aucun corps intermédiaire.
- Elle est augmentée ou réfléchie par les glaces comme la
lumière.
- Elle est communiquée, propagée et augmentée par le son.
- Cette vertu magnétique peut être accumulée, concentrée,
transportée.
- J’ai dit que les corps animés n’en était pas également
susceptibles ; il en est même, quoique très rares, qui ont une propriété si
opposée que leur seule présence détruit tous les effets de ce magnétisme dans
les autres corps.
- Cette vertu opposée pénètre tous les corps ; elle peut
être communiquée, propagée, accumulée, concentrée et transportée, réfléchie
par les glaces et propagée par le son ; ce qui constitue non seulement une
privation, mais une vertu opposée et positive.
-
L’aimant, naturel ou artificiel, est susceptible du
magnétisme animal, et de la vertu opposée, sans que son action sur le fil soit
altérée ; le principe du magnétisme diffère donc de celui du minéral.
- Ce système fournira les éclaircissements sur la nature
du feu et de la lumière, ainsi que dans la théorie de l’attraction, du flux et
du reflux, de l’aimant et de l’électricité.
- Il fera connaître que l’aimant et l’électricité
artificielle n’ont, à l’égard des maladies, que les propriétés communes à une
foule d’autres agents, et que, s’il est résulté quelques effets utiles de
l’administration de ceux-là, ils sont dû au magnétisme animal.
- On reconnaîtra par ces faits, d’après les règles
pratiques que j’établirai, que le principe peut guérir immédiatement les
maladies des nerfs, et médiatement toutes les autres.
- Qu’avec son secours, le médecin est éclairé sur l’usage
des médicament ; qu’il perfectionne leur action, et qu’il provoque et dirige
les crises salutaires, de manière à s’en rendre maître.
- En communiquant ma méthode, je démontrerai, par une
théorie nouvelle des maladies, l’unité universelle du principe que je leur
propose.
- Avec cette connaissance, le médecin jugera, sûrement la
nature et les progrès des maladies, même les plus compliquées, il en empêchera
l’accroissement et parviendra à leur guérison sans jamais exposer le malade à
des effets dangereux ou des suites fâcheuses, quels que soient l’âge, le
tempérament ou le sexe. Les femmes, même dans l’état de grossesse, et lors des
accouchements, jouiront des mêmes avantages.
- Cette doctrine, enfin, mettra le médecin en état de bien
juger du degré de santé de chaque individu, et de le préserver des maladies
auxquelles il pourrait être exposé.
Tiré du livre "L'hypnotisme
- Techniques et possibilités" écrit par
André-Henri Argaz aux Frontières de l'étrange.