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 Les arts divinatoires

Dans l'écriture à caractères cunéiformes de la langue sumérienne, l'idéogramme qui désigne le dieu de la figure d'une étoile. Dans toutes les langues indo-européennes, le mot "Dieu" dérive d'une commune racine : "Div", qui signifie "éclairer" ou "briller". La quête DIVinatoire est un acte d'"éclairement". Elle a toujours voulu illuminer, ne fût-ce qu'un instant, la nuit de l'inconnu.

Le rôle et la présence de la divination remontent bien au-delà des bornes de notre Antiquité: dater son apparition serait futile; disons simplement qu'elle se manifeste à partir du moment où l'homme émerge à la conscience du temps et, se retrouve environné de questions dont il aimerait, au moins, prévoir les réponses. Alors, tout peut lui devenir signe.   

Interpréter les rêves, se mettre en transe, « lire » dans les coquillages, les viscères d’animaux ou le marc de café, observer la course des astres pour connaître notre destin; tirer les cartes et les tarots : depuis toujours, aussi bien en Orient qu’en Occident, l’homme a interprété toutes sortes de signes pour tenter de savoir ce que lui réserve l’avenir.  Pour ce faire, il a usé de multiples procédés techniques ou de l'esprit.

    Admettre la réalité de la divination revient à se poser la question du libre arbitre : l’homme est-il prédestiné, dès sa naissance, à connaître des succès ou des échecs, à traverser des épreuves plus ou moins lourdes, à les vaincre ou, au contraire, à être vaincu par elles ? Auquel cas, il serait en effet possible (mais pas certain) de connaître tout ou partie de cet avenir avant qu’il se réalise. Mais alors, à quoi serviraient les prières que l’homme a de tout temps adressées aux dieux pour gagner leurs faveurs ? A l’inverse, ne sommes-nous pas maîtres de notre avenir ? N’avons-nous pas le pouvoir de « forcer la chance », autrement dit de gagner ou de perdre par nos seules capacités, physiques, intellectuelles et mentales ? Savoir saisir une occasion relève-t-il d’une prouesse personnelle…ou d’une prédestination ? Ce dilemme n’est pas une interrogation moderne. Il y a cinq mille ans, les Mésopotamiens s’étaient déjà posé la question, d’une manière fort pragmatique : comment favoriser la fréquentation des temples, donc de leur prospérité, si l’avenir est écrit d’avance et que les prières sont de ce fait inutiles. Leur réponse est partie d’un principe simple : les signes qu’interprètent les devins n’annoncent pas à un avenir inéluctable, mais ils sont des avertissements, des mises en garde adressées par les dieux. Les évènements prédits peuvent être évités, notamment par des rites, y compris d’exorcisme, ayant le pouvoir de neutraliser, voire de renverser la prédiction et d’offrir un bien à la place du mal qui menace.

    En Grèce, puis à Rome, cette question a suscité de nombreux débats auxquels ont pris part les philosophes. Aux épicuriens qui rejetaient le principe même de la divination, les stoïciens ont opposé une croyance indéfectible dans le destin – le fatum latin duquel dérive le terme de fatalisme. Le destin stoïcien est la chaîne causale des évènements, « la cause éternelle des choses, en vertu de laquelle les faits passés sont arrivés, les présents arrivent et les futurs doivent arriver", écrit » Cicéron pour expliquer le fatum dans son traité De la divination.

Faut-il en déduire qu’un criminel n’est pas responsable de son acte, puisque celui-ci devait de toute manière se produire ? Chrysippe, le théoricien de l’école stoïcienne, avance que s’il existe des causes externes nécessaires auxquelles l’homme doit se résigner, elles ne déterminent pas pour autant la réaction de cet homme qui dépend, elle, de son essence. Chrysippe donne l’exemple d’un cône et d’un cylindre qui subiraient le même choc (la fatalité) : les trajectoires qu’ils décriront n’en seront pas moins distinctes, du fait de leur constitution (l’essence). De la même manière, des individus différents réagissent de façons différentes aux mêmes évènements. Ils peuvent donc être considérés responsables de leurs actes.

    C’est probablement la civilisation mésopotamienne qui, la première, a porté les arts divinatoires à leur apogée pour ensuite les exporter dans le reste du monde.

    En Mésopotamie, où se sont succédé les Sumériens, les Assyriens et les Babyloniens, la divination est dès le départ considérée comme une véritable science, confiée aux prêtres au même titre que tout le commerce avec l’univers des dieux et des forces occultes.

    Les arts divinatoires à travers les âges et en différents lieux

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Tiré du livre : "Les arts divinatoires" écrit par Djénane Kareh Tager.