Dans les temps reculés de l'histoire romaine, l'art divinatoire était varié:
La sibylle est une femme qui avait reçu d'Apollon le don de prévoir l'avenir; les oracles rendus étaient aussi obscurs (sibyllins) que ceux de la Pythie. Une dizaine exerçaient en Italie, dans divers sanctuaires. Celle de Cumes serait l'auteur des livres sibyllins, conservés au Capitole, recueil d'oracles. Les livres sibyllins contenant la destinée de Rome telle que révélée par la sibylle de Cumes, sont conservés sous la garde de deux grands prêtres, les duumvirs qui sont les seuls à pouvoir les consulter, et uniquement sur décret du sénat.
Prêtres et prêtresses décryptent les songes, interprètent les présages, les signes délivrés par les animaux, les objets, les forces naturelles.
Les haruspices, des prêtres d'origine étrusque et devin qui, à Rome, pratiquaient la divination par l'examen des entrailles de certains animaux. Ce ne sont pas des visionnaires, des inspirés, mais des techniciens experts dans leur art. Rome vit l'installation de charlatans de toutes espèces, des haruspices de carrefour (haruspice vicani) qui faisaient des affaires d'or.
La fin de la république et la naissance de l’empire, en 31, changent la donne : les recueils de prophéties sont brûlés, les livres sibyllins expurgés, des astrologues et des « magiciens » (les devins non autorisés) sont mis à mort, les consultations à huis clos sont interdites, de même que les prédictions relatives au décès. Avec les premiers empereurs chrétiens, la proscription de la divination, comme de tous les rituels païens, se fait définitive.
"Vetus autem illud Catonis admodum scitum est, quid mirari se aiebat, quod non rideret haruspex, haruspicem cum vidisset." (Cicéron, De divinatione, II, 51) "On connait bien ce bon mot, déjà ancien, de Canton: il disait s'étonner qu'un haruspice pût regarder un autre haruspice sans rire."
Les arts divinatoires à travers les âges et en différents lieux
Tiré du livre : "Les arts divinatoires" écrit par Djénane Kareh Tager.